Les lieux de détention

 

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Sources Dictionnaire Liste complète Témoignage

 

LIEUX DE DÉTENTION DE PRISONNIERS DE GUERRE ET PRISONNIERS CIVILS FRANÇAIS ET AUTRES NATIONALITÉS PENDANT LA GRANDE GUERRE

 (situés pour la plupart dans l'Allemagne Impériale)

 

Vous pouvez consulter une carte sommaire de l'empire Allemand tel qu'il était en 1876. Je viens de trouver la carte indiquant les emplacements des camps de prisonniers français en Allemagne, je ne sais pas s'il me sera possible de la publier avant la fin de l'été (en voilà toutefois un aperçu), elle concerne 320 camps, dont plusieurs détachements, et est parue dans le numéro 96 - 3ème année - Jeudi 17 Août 1916 - LE PAYS DE FRANCE.

Tous les renseignements figurant sur cette page proviennent de lectures, ou de recherches sur Internet, je n'ai, pour l'instant, consulté aucun document d'archive, vous trouverez à la fin de cette page la liste des sources et les liens vers les sites Internet correspondants, tous ne traitent pas directement des conditions de détention dans les camps. J'ai fait une première visite aux archives du CICR en Août 2001, mais je n'ai pas encore inséré les notes que j'y ai prises, fin Octobre, dès mon retour, je m'occupe de cela.

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Suisse - Territoires envahis

Il y a eu, durant toute cette guerre, 175 camps principaux sur le territoire du Reich : J'ai pu en répertorier un certain nombre, mais tous ne sont pas des camps principaux (Il existe de nombreux camps secondaires, détachés des camps principaux ; ils détenaient un nombre de prisonniers variable, de quelques hommes seulement, travaillant dans des fermes, à un groupe d'hommes plus important, travaillant parfois dans des usines voire à de difficiles travaux dans les mines ou les marais (les chiffres allemands donnent, dans l'absolu, environ 722 000 kommandos) ; certains lieux de détention de prisonniers français sont des prisons civiles) . Ceux situés sur le territoire annexé en France par l'Allemagne à l'issue de la guerre de 1870-1871 sont compris dans le calcul (il y en avait également en territoire occupé, ne serait-ce que pour y interner les ZAB, surnommés les Brassards Rouges). 

Le fait de mentionner, parfois, les nationalités présentes dans les camps ne signifie pas que d'autres nationalités n'étaient pas présentes également. Généralement, les prisonniers du front de l'est étaient envoyés dans des camps du front Ouest, et vice-versa, les Alsaciens hostiles à l'Allemagne étaient, soit internés dans des camps, soit envoyés sur le front Russe pour éviter qu'ils ne passent à "l'ennemi", les camps de représailles étaient généralement situés à proximité des lignes de feu, ou dans des zones géographiques aux conditions réputées difficiles. Nationalités représentées dans les camps allemands : Français, Russes, Belges, Anglais, Serbes, Roumains, Italiens, Portugais, Japonais, Américains, Monténégrins, Grecs et Brésiliens.

Les conditions de détention sont à peu près semblables dans tous les camps, quant à l'organisation (corvées de latrines, de cuisine, de nettoyage..etc), l'aspect disciplinaire diffère fortement d'un camp à l'autre, selon qu'il s'agit d'un camp de prisonniers civils, militaires, mixtes (civils et militaires), de représailles...etc, le commandant du camp influence également la dureté des conditions de détention, la punition du poteau, ou celle de la schlagge, courantes toutes deux à cette époque dans le milieu militaire, n'est pas pratiquée dans tous les camps. D'une manière générale, les camps d'officiers offraient des conditions de détention nettement plus acceptables que les camps de soldats ou de civils.

La nourriture y est généralement peu abondante, les colis destinés aux prisonniers ne sont pas toujours acheminés, ou alors avec une lenteur excessive et parfois volontaire, le courrier, censuré à plusieurs niveaux, n'arrive pas systématiquement à destination, il est parfois "retardé" ou supprimé purement et simplement, par mesures de représailles, parfois également, les autorités des camps organisent des séances obligatoires de courrier à destination des familles des prisonniers, ceux-ci doivent exagérer leur détresse morale et physique afin d'influencer les autorités françaises (mais les prisonniers ne se plient généralement pas à cette habitude). 

Les camps ne disposent pas tous d'électricité, certains, en voie d'aménagement au tout début de la guerre en seront dotés par la suite, d'autres n'en disposeront jamais, par contre certains camps, très bien organisés, auront, dès l'arrivée des premiers prisonniers, des clôtures électrifiées. Le soir venu, le couvre-feu est imposé, et les prisonniers se voient privés de lumière, ils parviendront cependant à disposer de bougies, soit par achat, soit par fabrication locale, et poursuivront leurs activités bien au delà de l'extinction des feux. 

Tous les camps ne disposent pas de baraques en dur (briques, béton, bois), certains ne comportent que de simples toiles tendues sur d'immenses piquets qui ne sont pas toujours fermées. Les lieux d'aisance (expression pudique de cette époque) ou latrines, peuvent être une véritable construction destinée uniquement à cet usage, parfois, il s'agit d'une simple tranchée, profonde, longue de plusieurs mètres, au dessus de laquelle est placé un rondin, maintenu par deux autres plus petits, fichés en terre, et soumise à la vue de tous (certains prisonniers ont relaté, dans leurs témoignages, le fait qu'il s'agissait d'une des parties du camp la plus visitée !). Les douches ne sont pas présentes dans tous les camps, parfois, un seul robinet sert à plusieurs centaines de prisonniers, certaines installations sont parfois dotées de tout le "confort", les commandants sont visiblement assez libres sur l'organisation de leurs camps, et font selon leur caractère, ce qui laisse toute latitude à l'arbitraire. 

Les visites des neutres dans certains camps (ceux que les Allemands laissent visiter) permettent d'adoucir provisoirement le sort des prisonniers. Les commissions médicales Suisse étaient destinées à choisir les "échangeables", ceux qui finiraient leur détention dans un camp médical en Suisse en raison de blessures qui justifieraient ce transfert (il s'agit dans la plupart des cas de militaires, plus rarement de civils, ces derniers ne revêtant aucun aspect stratégique !). Ceux appelés à comparaître devant la commission médicale furent parfois surnommés les "suissidés". Parmi les échangeables, figuraient également prioritairement, en théorie, le personnel médical militaire, mais, dans la pratique, certains furent internés pendant plusieurs années ; soit de leur propre chef, pour continuer à soigner leurs camarades, soit par décision de l'autorité militaire.

Dans les camps, la vie s'organise, pour faire face au cafard, qui sévit autant dans les tranchées que dans les camps, les prisonniers disposent peu à peu de livres, créent des théâtres, des orchestres, des revues artistiques, des journaux et des comités de soutien (destinés à venir en aide aux prisonniers les plus démunis), ceux qui détiennent une connaissance quelconque s'en servent de manière plus ou moins désintéressée (les tailleurs recoupent de nouveaux costumes, certains ravaudent, d'autres donnent toute sorte de cours, des conférences...), certains jouent aux cartes, font du sport...etc Toutes ces activités ne sont pas toujours autorisées, et se font parfois dans la clandestinité la plus totale. Les prisonniers doivent s'armer de patience, pour obtenir des autorisations qui sont souvent supprimées sans raisons apparentes. De nombreux prisonniers tenteront de s'évader, certains effectuent tentatives sur tentatives, d'autres y parviennent, d'autres encore se feront tuer.

Ce travail est incomplet, il s'enrichit petit à petit au fil de mes lectures, n'hésitez pas à m'apporter vos lumières sur les éléments que vous possédez, soit sur la description des camps, soit sur leur composition (noms de personnes, qualité -civils ou militaires- grade, régiment d'origine, provenance...etc). La mention "lazarett" qui signifie "hôpital militaire", n'est pas toujours très claire, certains lieux de détention n'en sont pas à proprement parler, et semblent n'avoir eu que cette fonction (d'hôpital), à l'exemple de l'hôpital de Montigny les Metz (il s'agissait vraisemblablement d'hôpitaux militaires destinés aux blessés de guerre, prisonniers y compris, ainsi qu'aux civils), d'autres en possédaient un dans leurs murs, ou dans un périmètre proche. 

Il ne faut pas assimiler cette recherche à un quelconque désir de diabolisation de l'Allemagne d'alors, je ne fais pas une recherche générale sur les camps de prisonniers de la grande guerre (vous ne trouverez ici aucun camp Français), je ne mentionne les conditions de détention, lorsque j'en trouve la description (forcément non-objective), que pour tenter de comprendre l'état d'esprit des internés, et non pour émettre un jugement sur les acteurs de cette détention et pour présenter à tous ceux qui recherchent des informations ce que pouvaient être les conditions de détention d'après leurs auteurs.

 

Accès direct aux photos et cartes

 

A propos des fleuves et rivières, ne sachant (pour l'instant), et n'ayant pas le temps de vérifier, s'il s'agissait de l'un ou de l'autre, et pour simplifier ma tâche... j'ai décidé d'employer le féminin, qui me semble plus approprié aux mouvements désordonnés de ces eaux !

La mention camp de prisonniers (gefangenenlager), signifie certainement que les prisonniers présents dans le camps étaient des civils (mais uniquement cela ?), pour les autres, il est toujours précisé : camp pour officiers (offizier-gefangenenlager) ou soldats (mannschaftsgefangenenlager), ou camp de prisonniers de guerre (kriegsgefangenenlager), dans ce dernier cas, ils sont vraisemblablement tous militaires.

La citation des sources vous permettra de savoir quels sont les ouvrages ou les sites mentionnés, afin d'obtenir des détails sur certaines personnes internées, les lieux de combats ou les camps. (Vous pouvez vous en procurer certains car ils sont d'édition récente, ou les consulter dans les bibliothèques ou les dépôts d'archives mais un grand nombre d'entre eux sont plus anciens et actuellement introuvables ou rares sur le marché de l'occasion.)

 

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